Volvo Cars, autrefois un champion de la voiture électrique en Europe et à l’international, traverse une période de doute concernant son ambition de passer au 100 % électrique d’ici 2030. Le constructeur suédois, qui avait initialement fixé cet objectif, se trouve désormais confronté à une réalité de marché plus complexe. Selon les propos de Jim Rowan, PDG de Volvo Cars, lors d’un entretien le 25 juillet 2024, la marque n’est plus aussi confiante quant à l’atteinte de cette ambition.
Un décalage entre ambitions et réalités de marché
Volvo, bien connu pour son engagement en faveur de la mobilité électrique, se heurte à une série de défis économiques et de marché. Malgré un bénéfice net de plus de 700 millions d’euros au premier trimestre de 2024, les ventes de véhicules électriques connaissent un ralentissement marqué.
- Aux États-Unis, les ventes ont chuté de 74 %, avec seulement 1 981 unités vendues au premier semestre de 2024.
- En Chine, bien que les ventes ne se soient pas dégradées de manière significative, elles restent modestes avec 2 168 unités vendues.
En Europe, Volvo parvient à maintenir une certaine stabilité avec 71 406 unités vendues, représentant 36 % des parts de marché. Toutefois, cette performance n’est pas suffisante pour compenser les baisses enregistrées ailleurs.
Un retournement stratégique vers les hybrides
Face à ces chiffres préoccupants et à un scepticisme croissant parmi les distributeurs, Jim Rowan admet que l’électrification totale prendra plus de temps que prévu. Par conséquent, la marque suédoise ajuste sa stratégie initiale de passer au 100 % électrique en 2030.
Les modèles hybrides deviennent une solution privilégiée. Rowan souligne que ces véhicules constituent une « passerelle solide » pour les clients qui ne sont pas encore prêts à adopter entièrement l’électrique. En misant sur les hybrides, Volvo espère maintenir ses ventes et préparer un retour plus solide de l’électrique.
Contexte politique et économique incertain
La révision de la stratégie de Volvo est également influencée par des facteurs politiques et économiques. La Commission européenne, malgré la réélection d’Ursula von der Leyen, maintient l’interdiction des voitures thermiques neuves à partir de 2035. Cependant, le marché européen et les constructeurs automobiles demandent un report.
Par ailleurs, les tensions commerciales avec la Chine, en réponse à l’augmentation des taxes douanières sur les modèles électriques chinois, et les menaces de Donald Trump de « mettre fin aux voitures électriques » aux États-Unis, compliquent davantage la situation pour les constructeurs européens.
Vers un avenir incertain mais adaptable
Dans ce climat d’incertitude, Volvo avance avec prudence. La marque suédoise mise sur une flexibilité accrue pour naviguer dans un marché volatil. La décision de renforcer sa gamme hybride apparaît comme une démarche stratégique pour assurer une transition plus douce vers l’électrique.
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Volvo Cars, autrefois un leader de la voiture électrique, ajuste sa stratégie face aux défis économiques et politiques. En misant sur les hybrides, la marque suédoise espère maintenir ses ventes tout en se préparant pour un avenir où l’électrique pourrait revenir en force.